Ce sauvetage, qui fût la 49 ème opération de secours de l’année pour la SNS 458 Ile de Ré, bien qu’il fût précipité pour un départ médical dans une mer agitée avait un invité de marque parmi l’équipage, le sang froid.
Celui ci contribua à une finalité heureuse.
Aujourd’hui à 13h11 le Crossa Etel engage la station de sauvetage de l’Ile de Ré pour une intervention médicalisée.
Nous sommes en conversation téléphonique avec le Crossa et le médecin régulateur qui nous donne les premiers éléments sur l’état de la victime.
Au large de la Flotte dans une mer formée une femme a perdu l’équilibre et a chuté violemment sur le pont d’un voilier puis elle a perdu connaissance.
La 458 appareille 8 minutes plus tard avec quatre équipiers.
Allez les gars on souffle et on se calme, surtout on se calme et on souffle… tranquille, tranquille, on a fait déjà on sait faire…
On révise dans sa tête, chacun sa peau chacun son rôle.
On a beau faire, y’a toujours plus de vent dans la poitrine quand on navigue vers des blessés. Le vent dehors on s’en fout, mais celui qu’on a dans le buffet il nous fait toujours couler une pt’ite goutte sur la tempe cet enfoiré…
Pourtant le vent et l’eau on connait…Pourtant on en bouffe du médical tous les vendredi à l’entrainement à refaire tous ces gestes qui sauvent…On les ferait les yeux fermés… Mais on a beau faire, on manie mieux la déferlante que le tensiomètre le garrot et la bonbonne d’oxygène.
Allez les gars on souffle, dans 7 minutes on est sur zone et on y arrivera serein, durs comme la roche qui retient la tempête pour mettre à l’abri le village.
Tout en faisant route nous préparons sac médical et plan dur en prévision d’une probable évacuation de la victime à bord de notre vedette.
Sur zone, malgré la mer hachée, nous venons à couple du voilier, plus simple que d’y aller à la nage comme parfois dans certaines conditions de mer.
Parre battages au pendail, gardes, pointe avant pointe arrière, bien tout sécuriser avant tout pour éviter le sur-accident. Allons pas nous faire bobo nous aussi c’est formellement interdit ça ferait foirer la mission, or là il y a urgence!
7 personnes sont à bord dont trois enfants indisposés par le mal de mer.
Le mari nous fait le résumé circonstanciel de l’accident et nous entamons sans délai la prise des constantes de la femme pour un premier bilan médical.
Au regard du premier diagnostic médical le Crossa demande une évacuation et engage les pompiers pour notre arrivée au port.
Nous plaçons la victime sur le plan dur avec immobilisation de la tête lui plaçons le collier cervical puis, une fois sécurisée par les sangles de maintien nous la transbordons à bord de la 458.
La manipulation n’est pas simple, on compte les vagues on attend la plus paresseuse d’entre elles qui nous offrira le meilleur horizon pour pas chambouler la victime.
Prêts à lever, levez!
Allez on pousse on tire on fait gaffe aux mimines sur le bastingage pour pas laisser un bout de didi aux crabes mais on se magne quand même car l’autre vague déboule à l’avant du canote.
Se hâter lentement c’est une de nos devises pour sortir gagnants de toutes ces parties de débrouillardises dans la trois D liquide.
C’est tout bon la femme est mise à l’abri des embruns dans le chaud de notre cabine et nous pouvons larguer en rassurant une dernière fois l’équipage du voilier.
La femme reprend ses esprits et se sent en sécurité.
Le temps de rejoindre le port de Saint Martin à vitesse confortable pour elle nous réalisons une deuxième prise de ses constantes qui s’améliorent. Nous confierons ces données médicales aux pompiers qui l’évacueront aux urgences de la Rochelle.
le sauvetage de ce matin au large de la Flotte.
8 août 2021