L’eau est incontestablement leur élément. La station de l’île de Ré compte de nombreux bénévoles, qui, tous les vendredis, terminent leur entraînement par une nage. « On aime l’eau, on fait très souvent des traversées à la nage », précise Denis Chatin, le président de la station locale.
L’an dernier, l’équipe avait déjà eu l’idée de réaliser le tour de l’île à la nage, en relais. Soit environ 70 kilomètres pour trente-deux heures de nage. Cette année, il s’agit d’une traversée : nager de leur île jusqu’à la station SNSM des Sables-d’Olonne, en Vendée.
Tracer l’itinéraire, définir le jour de départ en fonction des coefficients, trouver les moyens de sécurité pour accompagner les nageurs, des semaines durant, les Sauveteurs en Mer ont préparé le projet avec rigueur et minutie.
Nager la nuit, un combat contre l’élément
Accompagnés par la vedette SNS 458, un bateau encadreur et un kayak, ces onze aventuriers ce sont élancés vers 15 heures sans palmes ni tuba, juste équipés de leurs combinaisons Néoprène®.
Pour optimiser les forces, ils devaient se relayer toutes les heures. Mais, en mer, l’histoire n’est jamais écrite à l’avance.
Dans la nuit, la météo s’est gâtée. Double peine. Nager sans voir la direction complique l’exercice. « On en a bavé, lâche Denis Chatin. Le vent est monté plein sud à 10 nœuds, puis 15 nœuds, pour s’établir à 20 nœuds, avec des rafales à 35 nœuds, soit jusqu’à 60 km/heure. Et la mer a blanchi comme si elle voulait nous sortir de son terrain de jeu. »
À tête reposée, ils le concèdent tous : il leur a manqué des données météorologiques plus précises. Le mauvais temps a obligé les nageurs à revoir leur itinéraire et à faire 3 milles nautiques supplémentaires pour ne pas se retrouver poussés sur la côte.